Notre histoire
L’association est née à la fin des années 80, d’une rencontre entre un jeune curé de paroisse rurale, le père Emmanuel Wilhelm et un agriculteur de l’Anjou, Jean-Louis Laureau, viticulteur et arboriculteur, âgé d’une soixantaine d’années. Jean-Louis Laureau a toute sa vie scruté l’évolution du milieu agricole à la lumière de la foi, des écrits des papes et des éclairages du dernier concile. Il a participé à la formation de nombreux cadres agricoles et est très attaché à la mission des foyers de charité, ayant côtoyé Marthe Robin pendant de nombreuses années. Celle-ci l’a encouragé à réfléchir à la formation d’agriculteurs chrétiens afin que « la France soit cultivée comme un jardin ». Cette réflexion s’est incarnée pendant plusieurs années dans l’enseignement puis la responsabilité d’un centre de formation de cadres agricoles à proximité de Chateauneuf-de-Galaure.
Lors de leur première rencontre, le père Emmanuel et Jean-Louis Laureau sont ensemble convaincus de l’importance du lien à la terre dans la question de l’évangélisation et du renouveau des vocations. Le père Emmanuel, malgré ses origines citadines, perçoit très bien ce qui se joue en matière de changements dans le monde agricole.
En 1991, Leur échange donne lieu à une première réunion des Journées nationales, où ils invitent leurs connaissances du milieu agricole. Devant l’intérêt et la soif des participants, la rencontre est reconduite chaque année depuis 30 ans. Depuis 1997, les rencontres annuelles se sont tenues en février, à Souvigny dans l’Allier.
En 1996, le groupe se structure et se constitue officiellement en association : « Les Journées paysannes : vocation du paysan ». Chaque semaine, les membres de l’association se retrouvent le lundi soir soit physiquement, soit spirituellement, pour prier ensemble et s’encourager dans la sanctification de leur travail. De petits groupes locaux naissent, les premières rencontres régionales se déploient.
En 2000, Jean-Paul II invite le monde agricole à se retrouver à Rome pour le grand Jubilé. Encouragée par Mgr Barbarin, alors évêque de Moulins, l’association organise le pèlerinage français et y emmène presque 1 000 personnes.
Depuis 2000, L’association se développe et des rencontres s’organisent en régions et en groupes locaux : échanges, conférences, groupes de prière, réflexions autour de sujets techniques, formations, visites de fermes, entraide, amitié.
En novembre 2016, à l’issue de l’année sainte du Jubilé de la Miséricorde, l’association propose aux familles paysannes de prier une neuvaine. « Cette neuvaine nous rappellera que la désespérance actuelle de la paysannerie française ne peut être guérie que dans la durée des humbles travaux qui, dans la foi, l’espérance et la charité, sont transfigurés pour devenir œuvre de miséricorde. » Grâce au partenariat avec Hozana, la neuvaine est très suivie, y compris par un grand nombre de monastères, et marque un tournant dans la vie de l’association.
En 2019, un Week-end spécial pour les 18-40 ans est lancé . Les jeunes intègrent leurs intérêts et attentes et amènent un véritable renouveau à notre association.
En 2025, année de Jubilé, le pèlerinage nationale des agriculteurs est organisé à Paray-le-Monial par les Journées Paysannes.
Au moment de la fondation de notre association, il y avait encore en France près d’un million d’exploitations agricoles. 30 ans plus tard, en 2020, il en reste moins de 420 000. La solitude et la paupérisation de beaucoup d’agriculteurs se développent en même temps que se réduisent l’entraide et la vie sociale des campagnes. Les difficultés économiques et le surendettement provoquent de nombreux drames : on annonce un suicide tous les deux jours chez les agriculteurs, mais les détresses sont plus nombreuses.
Parallèlement, nous assistons à une prise de conscience de l’impact de l’action de l’Homme sur son environnement naturel. Les scientifiques font le constat que les sols s’épuisent et que des espèces entières disparaissent, déséquilibrant les écosystèmes cultivés. Un changement de modèle est urgent.
Bien avant la fin du XXe siècle l’agriculture, a connu une brusque évolution. La mondialisation, les nouvelles politiques agricoles, les orientations techniques ont modifié rapidement le paysage agricole. Beaucoup de petites fermes ont été absorbées ou ont cessé leur activité pour faire place souvent à de grandes exploitations. Les campagnes se sont vidées au bénéfice des banlieues, formant ainsi une véritable « diagonale du vide » et augmentant la fracture sociale.
D’abord constituée au niveau national, notre association s’est ensuite déclinée en région, puis localement, prenant des formes propres aux attentes des territoires. L’amitié est au cœur de nos rencontres. Tous nos membres, quelles que soient leurs origines ou leurs sensibilités, se sentent intimement liés par la terre qu’ils travaillent, chacun selon leur spécialité.


